13 Commentaires
mars 25, 2021Liké par La newsletter de 15marches

Un article des Echos, ce jour, sur les agrégateurs. Des infos sur leurs méthodes pour repérer, filtrer, et ensuite booster la boutique rachetée....et la distance à garder avec Amazon, qui a évidemment plus de moyens qu'eux pour repérer les bons vendeurs et créer elle-même un rayon sur le segment de produits concerné [https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/les-nouveaux-marchands-damazon-1301312]

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Oui merci c’est intéressant

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mars 24, 2021Liké par La newsletter de 15marches

Merci Stéphane pour cette analyse ! Sur "le meilleur des deux mondes", la proposition est alléchante, mais je m'interroge sur les moyens que nous avons d'empêcher les effets rebonds. Toute nouvelle technologie génère un nouvel usage : dans ce cadre, comment réduire des consommations (que ce soit la viande ou les km en voiture) ? Il y a des leviers fiscaux, légaux, et puis bien sur les modes de vie évoluent, mais est-ce suffisant ? L'acceptabilité sociale de mesures fiscales contraignantes ne semble pas encore là, par exemple.

Ou alors, il faudrait que les nouvelles technologies améliorent des situations dans le seul but écologique, sans créer de gains de productivité qui sont à la source des effets rebonds. Mais comment susciter l'innovation sans l'attrait de la croissance ?

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Merci pour ton commentaire. Il me semble que dans les pays développés les "risques" d'une croissance accrue sont déjà limités (ou relèvent de l'épouvantail idéologique, très en vogue chez nous ^^). Les populations sont déjà de plus en plus vigilantes à ce qu'elles consomment, elles sont vieillissantes, sur-équipées même dans les classes moyennes et avec une grosse tendance à épargner plutôt qu'à dépenser. Une fois qu'on aura traité les citybreaks avec Ryanair et le Nutella, je ne vois pas trop de gros problèmes à l'horizon. Le sujet que tu évoques concerne plutôt les pays émergents et en développement j'imagine ? Nous sommes dans le dilemme qu'évoque Bill Gates : de quel droit pourrions-nous empêcher ces populations d'accéder à un certain niveau de confort et de sécurité matérielle ? La question n'est donc qu'un peu technologique et surtout politique et morale. Sachant que de toute manière, ce que les "vieux pays endettés" pensent a de moins en moins de poids pour les pays émergents. Vaut-il mieux que la Chine se développe avec une énergie carbonée ou décarbonée ? Est avant tout un problème chinois.

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Non je parlais plutôt des pays développés, mais je suis d'accord avec ton point de vue sur les pays émergents, même si je serai prudent sur l'idée que l'on "empêcherait" des gens de se "développer". Il me semble que l'urbanisation contrainte et forcée en Afrique relève par exemple rarement d'un choix collectif partagé, et la réalité se montre bien éloigné de l'utopie de la croissance. Mais c'est encore un autre débat...

Sur les "pays du nord", ma réflexion porte plutôt sur l'impact de nouvelles technologies plus efficaces ; le développement de transports rapides fait croitre le nombre de km parcourus (et désertifie certains territoires) comme la 5G fait croitre la consommation de données. La LGV Lyon - Turin par exemple permettra de mettre des camions sur des trains, mais elle sera aussi créatrice de trafic. De nouveaux échanges, qui ont forcément un impact non neutre. Les gains espérés au départ par la conversion "propre" finissent donc par être nuls, voire négatifs. Dans le même temps, ces nouveaux échanges permettent de démocratiser des usages (cas du covoiturage longue distance ; bilan écologique nul, mais bilan social sans doute positif puisque les "pauvres" peuvent aussi bouger).

Finalement, le dilemme est sur le niveau d'usage acceptable pour chaque bien et service. Quelque soit la technologie utilisée, donner un accès équitable à tous conduit forcément à limiter les usages les plus gourmands (remplir sa piscine en pleine sécheresse). Paul Ariès parle de "mésusage", je trouve que ça s'applique bien à cette réflexion.

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mars 23, 2021Liké par La newsletter de 15marches

Merci Stéphane pour cette lettre!

Dans la même ligne, je te conseille l'ouvrage de Michael Mann, une grande figure des sciences climatiques aux US, "The New Climate War".

Mann égratigne pas mal Gates sur son techno-solutionisme et surtout son appétence pour les solutions de géo-ingénierie dont l'efficacité (et les risques potentiels) font hautement débat.

Dans son analyse, Mann rapproche le techno-solutionisme climatique (capture et séquestration du CO2, géo-ingénierie) des stratégies utilisées par l'industrie des énergies fossiles (les "climate inactivists", as he calls them) pour ralentir, et stopper, les mesures pour réduire les émissions. En gros, puisqu'il y aura des solutions pour capturer le carbone et contrôler le climat, autant continuer à brûler du charbon et rester sur notre lancée.. Cela s'ajoute à d'autres stratégies, comme la deflection (c'est aux gens de changer leurs comportements - on reporte le problème sur la responsabilité individuelle) ou le doomism (il est trop tard pour agir - toute action est vaine) qui permettent aux industries fossiles de gagner du temps.

Cela reboucle avec ta question de départ: les technologies sont-elles la solution ou le problème? Je vais aussi essayer de me pencher sur le sujet dans ma newsletter, avec toutes les pincettes qu'il faut prendre sur un sujet aussi complexe..

A bientôt!

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excellent merci Fabien. Tu poses beaucoup mieux que moi les termes du débat. C'est bien comme cela que je l'ai compris : Gates ne voit pas de problème à ce qu'on utilise du charbon à partir du moment où l'on saurait "nettoyer" ses externalités. Est-ce si mal de penser comme cela ? Surtout quand l'on connaît les réserves en charbon et la demande en énergie notamment...Je différencierai cette approche de la déflection et du doomism (concepts intéressants que je découvre grâce à toi) qui relèvent effectivement plus de tactiques de déresponsabilisation. Vaste sujet ! Hâte de te lire. Merci encore. Stéphane

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mars 23, 2021Liké par La newsletter de 15marches

Un des 5 domaines étudiés par Bill Gates est la production de la nourriture. Je viens de commencer à lire ''Vivre avec la terre'', le livre-manuel du couple Hervé-Gruyer, qui a conçu et développé la célèbre ferme du Bec-Hellouin, modèle total de permaculture.

Ils ont démontré par l'expérience -études scientifiques à l'appui (INRA, Institut Sylva,...)- que leur productivité est 10 fois supérieure à celle des techniques agricoles ''industrielles'', financées par la PAC, le modèle ''pesticides et leur cortège de maladies/OGM/endettement énorme des agriculteurs/terre appauvrie en 30 ans avec baisse continue du rendement''. Et en plus ils n'utilisent que la traction animale (aucun frais de fuel ni de mécanicien, pas d'amortissement des tracteurs et autres engins démesurés) !

La permaculture, en 2019 (année de publication du livre), c'est un composé de techniques agricoles ancestrales (notamment celles des maraîchers de Paris du 19ème siècle) et d'analyses scientifiques du 21ème siècle (analyses de la terre du couple Bourguignon par exemple). Quand il n'y aura plus de pétrole à extraire pour faire avancer les engins agricoles monstrueux, on pourra nourrir les hommes sur 10% du territoire, dans un écosystème naturel sain.

La solution au changement climatique n'est pas dans plus de technologie, même disruptive. Elle est dans un mix de solutions naturelles (en accord avec la nature) qui ont fait leurs preuves et des derniers acquis scientifiques. Evidemment les paysans devront disposer de beaucoup plus de connaissances, et les industriels de la chimie et des matériels agricoles devront disparaître.

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Merci Patrick de rappeler que l’agriculture et notre rapport aux milieux vivants sont les domaines qui prêtent le plus à réflexion s’agissant de l’usage des technologies. Je suis d’ailleurs en train de lire le livre de Francis Bucaille dans le cadre d’une mission que nous commençons sur ce sujet.

Stéphane

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mars 23, 2021Liké par La newsletter de 15marches

Pour ce qui est d' "associer le meilleur des deux mondes - sciences “dures” et sciences comportementales ", j'ai le sentiment de retrouver le concept développé dans "l'économie symbiotique" d'Isabelle Delannoy, non ?

Et j'en profite pour remercier de cette excellente newsletter, comme chaque semaine !

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Merci Valérie. Je ne connais pas Isabelle Delannoy. Je vais creuser

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mars 23, 2021Liké par La newsletter de 15marches

Merci Stéphane pour cette vision du livre de Bill Gates. Comme je l'ai lu aussi je vais me permettre d'apporter une vision légèrement différente. Je précise tout d'abord que, tout comme lui, mon lourd passé scientifique me rend très sensible aux chiffres et à l'efficacité des actions :)

Bill Gates a toujours été techno-optimiste, cela ne change pas vraiment, mais il a toujours aussi mis ses théories à l'épreuve du feu, cela constitue pour moi un bon point. Dans ce livre, je trouve plutôt qu'il est techno-réaliste, qu'il pose un certain nombre de technologies sur la table sans autre parti pris que les chiffres (et qu'en plus il investit dans les choix auxquels il croit).

Sur la notion de changement de comportement il me semble plus nuancé que dans ta description. Je crois même qu'il indique à un moment que, par exemple, la baisse de consommation de viande est nécessaire DANS les pays développés qui ont largement profiter du développement de l'agri-industrie. La question qu'il pose est celle des pays en développement avec en gros une sorte de réflexion sur le droit à leur imposer des restrictions ... C'est très compliqué comme question et sa réponse, pragmatique, est : shoot shoot don't talk :) Evidemment, la question est la même dans tous les domaines de développement abordés dans le livre ...

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Oui tu as raison la fin du livre notamment apporte des nuances. Mais fille qui étudie la littérature anglo-saxonne m’a pourtant prévenue : les américains vont droit au but alors que les français ont d’abord besoin de poser les principes, le contexte,... j’ai sans doute été trop français dans ma lecture 😬

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