Et si on faisait un Parcoursup de la montagne ?
Comment essayer de canaliser la demande touristique en montagne #282
đšâđ Tous les mardis, StĂ©phane Schultz dĂ©crypte lâimpact des technologies sur lâĂ©conomie et la sociĂ©tĂ©... En savoir plus sur cette lettre : Ă propos
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đ§ De quoi allons-nous parler
Ăa y est les lyonnais et les bordelais sont rentrĂ©s. Câest la fin des vacances. Alors que moins de 10% des Français partent au ski les congĂ©s scolaires sont toujours lissĂ©s sur un mois afin de mieux Ă©taler la frĂ©quentation touristique. Cette rĂ©partition en grandes zones gĂ©ographiques date des annĂ©es 60. Elle fait partie intĂ©grante du roman national, avec ses âchassĂ©s croisĂ©sâ, les prĂ©visions de Bison FutĂ© et les interviews de commerçants-pas-totalement-satisfaits en fin de saison.
Cette semaine est aussi celle oĂč seront dĂ©finitivement saisis les dix voeux sur Parcoursup, qui fĂȘte sa 8Ăšme Ă©dition. En attendant que la baisse des naissances rende peut-ĂȘtre cette Ă©tape obsolĂšte, le site web et son algorithme si dĂ©criĂ© aident 900 000 Ă©lĂšves Ă choisir leur formation dâenseignement supĂ©rieur et les Ă©tablissements Ă les sĂ©lectionner.
La conjonction de ces deux Ă©vĂšnements mâa donnĂ© envie dâimaginer ce que pourrait donner un systĂšme âcentralisĂ©â dâaffectation des vacances de ski qui respecterait les capacitĂ©s dâaccueil, de transport ainsi que les contraintes environnementales des milieux visitĂ©s. Lâhyper-concentration des pĂ©riodes et lieux de vacances reste pour moi une anomalie du vingtiĂšme siĂšcle, un rejeton Ă la cuillĂšre dorĂ©e des Trente Glorieuses. Si elle fait la fortune des opĂ©rateurs de transport et des hĂŽteliers, la rĂšgle implicite du âpremier arrivĂ© premier serviâ nâest en rĂ©alitĂ© quâune des nombreuses maniĂšres de gĂ©rer lâadĂ©quation entre lâoffre et la demande comme lâavaient magistralement dĂ©montrĂ© Michael Heller et James Salzman dans leur essai Mine ! (lire notre critique ici).
MĂȘme si le problĂšme est plus complexe quâune simple adĂ©quation entre lâoffre et la demande, ne pourrait-on imaginer une solution plus efficace de gestion de la raretĂ© ? Entre appels Ă la sobriĂ©tĂ© - partir moins loin, moins souvent et pas tous en mĂȘme temps - et constats scientifiques de lâinĂ©luctable fin de lâor blanc du tourisme de masse en montagne, il serait peut-ĂȘtre temps de construire les infrastructures de demain qui permettront cette transition.
Vaste projet, que je ne ferai ici quâeffleurer, mais sur lequel jâadorerais travailler (Ă bon entendeur,...) et dĂ©battre.
đŻ Cette semaine
Ă chaque lettre un nouveau sujet dĂ©cryptĂ© : Comment rĂ©guler lâoffre et la demande de tourisme en montagne ?
Un Evergreen chaque hiver
Il y a presque 4 ans le 23 mars 2021, un porte-container gĂ©ant floquĂ© EVERGREEN se mit en travers du Canal de Suez suite Ă une tempĂȘte de sable. Les difficultĂ©s de son dĂ©gagement rendraient inutilisable le passage entre lâOcĂ©an Indien et la MĂ©diterranĂ©e pendant 8 longues journĂ©es. Cet Ă©vĂšnement montra Ă quel point la mondialisation, ce grand meccano parfaitement huilĂ©, reposait en rĂ©alitĂ© sur quelques maillons particuliĂšrement fragiles.
Le porte-container Ever Given a raté son créneau- Satellite image Maxar Technologies
Toute chose Ă©gale par ailleurs, les stations alpines connaissent rĂ©guliĂšrement des âinstants Evergreenâ lors des pĂ©riodes de vacances dâhiver. Chutes de neige, accident ou plus rĂ©cemment Ă©boulement rocheux comme le 1er fĂ©vrier sur la RN90 bloquent les quelques rares accĂšs routiers aux stations. Les 90% de Français qui ne partent pas au ski regardent alors les journaux tĂ©lĂ© diffuser en boucle des images de ânaufragĂ©sâ contraints de dormir dans des gymnases ou passer la nuit dans leur vĂ©hicule. Les riverains et les actifs subissent Ă©galement bien malgrĂ© eux ces incidents, victimes dâun tourisme de masse non rĂ©gulĂ© dans des espaces aussi fragiles que mal desservis. Alors, que faire ?
Ăboulement du 1er fĂ©vrier 2025 sur la RN90 - photo Le DauphinĂ© LibĂ©rĂ©.
Jâai pu mâentretenir avec Valentine Loquais, cheffe de projet mobilitĂ© pour des collectivitĂ©s de la Tarentaise. Sa mission : faire sauter les bouchons. Comment ? En tentant de rĂ©soudre lâĂ©quation suivante : dĂ©caler les dĂ©parts et arrivĂ©es aujourdâhui hyper-concentrĂ©s sur quelques journĂ©es (50% des arrivĂ©es se font le samedi, 25% le vendredi et 25% le dimanche environ). La capacitĂ© des infrastructures routiĂšres et ferroviaires Ă©tant limitĂ©e, agir sur la demande semble la seule solution. Deux visiteurs sur trois interrogĂ©s dans une enquĂȘte indiquent ĂȘtre en mesure dâarriver un autre jour que le samedi. Une autre Ă©tude promettait quâun dĂ©calage de 11% seulement des arrivĂ©es/dĂ©parts effectuĂ©s le samedi rĂ©soudrait les problĂšmes dâengorgement. Le Club Med, avec sa marque puissante et sa clientĂšle internationale, a pu dĂ©caler son offre de sĂ©jours du dimanche au dimanche.
SynthÚse diagnostic, prospectives et stratégies mobilité tarentaise - SETEC (2020)
Mais le Club Med ne fait pas le printemps. Beaucoup de rĂ©unions, de relances et de pĂ©dagogie sous lâimpulsion de la cheffe de projets ont accouchĂ© de quasiment aucun rĂ©sultat. La molle obligation de commercialiser hors samedi 70% des nouveaux logements issue dâun document dâurbanisme ne semble pas inciter Ă ce changement de comportement. Suite au dernier Ă©boulement du 1er fĂ©vrier, Valentine a poussĂ© un âcoup de gueuleâ sur Linkedin, constatant lâĂ©chec de sa mission. âLâaction concomitante et d'envergureâ de lâensemble des acteurs locaux et internationaux nâest pas survenue. âApparemment rien n'encourage Ă commercialiser hors samediâ Ă©crit-elle, Ă quoi on pourrait ajouter quâapparemment rien ne dĂ©courage les automobilistes Ă se dĂ©placer hors samedi non plus. Ces vacances de fĂ©vrier, la profession indique encore 83% de taux de remplissage. Peut-on pour autant se contenter de ce rĂ©sultat ? Pour mĂ©moire la vallĂ©e comprend dĂ©jĂ 400 000 lits et 50 000 autres sont prĂ©vus. Sans parler des futurs Jeux Olympiques dâHiver de 2030. Lâoffre de transport ferroviaire quant Ă elle est limitĂ©e par des infrastructures insuffisantes. Le train ne transporte aujourdâhui que 14% des touristes et encore, hormis aux Arcs ou Ă Chamonix, sans assurer le trajet de bout en bout.
Quâaurait fait Google Ă la place de Valentine ?
En 2009 le journaliste Jeff Jarvis publiait What Would Google Do ? traduit en français par La mĂ©thode Google : que ferait Google Ă votre place ? Cet essai dĂ©cryptait lâapproche que le gĂ©ant californien appliquait dans la conception et lâexĂ©cution de ses produits : ĂȘtre centrĂ© utilisateur, travailler avec les donnĂ©es, abaisser les barriĂšres Ă lâentrĂ©e et monter les barriĂšres Ă la sortie, rechercher les effets rĂ©seaux. Je propose de faire le mĂȘme exercice ici, en tenant compte dâun certain nombre dâhypothĂšses quâil faudrait bien Ă©videmment valider dans la vraie vie (ceci est un article de newsletter, pas une Ă©tude Ă 100KâŹ, NDLR). Jâessaierai Ă©galement de casser la logique de âpremier arrivĂ© premier serviâ pour tester un systĂšme plus proche de celui dĂ©veloppĂ© par Parcoursup.
Supposons que lâessentiel des rĂ©servations dâhĂ©bergements hors hĂŽtel se fasse via les grandes plateformes de rĂ©servation type Booking.com, Airbnb et autres. Ces plateformes ont un âfossĂ©â peu profond : rien nâempĂȘche un loueur de poster son offre sur plusieurs plateformes, ce quâil ne se prive pas de faire. En revanche il nây a aucun moyen de transfĂ©rer ses donnĂ©es dâune plateforme Ă lâautre. On repart Ă zĂ©ro pour les avis et notations utilisateurs. De mĂȘme, la rĂšgle du âpremier arrivĂ© premier serviâ sâapplique : les âinvitĂ©sâ sont encouragĂ©s Ă rĂ©server le plus tĂŽt possible, et mĂȘme le plus vite possible Ă lâaide dâune collection de nudges dignes dâun casino Ă Las Vegas. Impossible de savoir si le choix que lâon a fait est rĂ©ellement le âmeilleurâ pour soi, et encore plus le meilleur en termes de remplissage global des hĂ©bergements Ă une Ă©chelle plus large. Pas dâinformation remontĂ©e non plus vers les pouvoirs publics pour suivre et anticiper la frĂ©quentation. Nous sommes dans un cas typique oĂč des acteurs privĂ©s exercent un pouvoir sur le marchĂ© avec des possibilitĂ©s limitĂ©es de contrĂŽle et dâincitation publics. Pour les hĂŽtels, hormis Booking.com dĂ©jĂ citĂ©, les Ă©tablissements sâappuient sur des systĂšmes de distribution globaux (Global Distribution Systems) comme Amadeus, Sabre ou Galileo. Ces systĂšmes recensent lâoffre de chambres, leurs disponibilitĂ©s et tarifs, et les exposent aux agences de voyages. Le principe et le modĂšle Ă©conomique restent les mĂȘmes : premier arrivĂ©-premier servi, expĂ©rience utilisateur sans couture et gestion dynamique des prix pour maximiser le revenu par hĂ©bergement.
Parcourcimes, le Parcoursup de la montagne
Comment casser ces logiques pour quâelles tiennent compte des politiques publiques et inverser le pouvoir sur le marchĂ© ? En proposant une base de donnĂ©es centralisĂ©e et agnostique de lâensemble des locations sur un pĂ©rimĂštre donnĂ© (Ă dĂ©finir par les autoritĂ©s publiques). Appelons-la Parcourcimes. Cela ne signifie pas la fin des plateformes, simplement lâobligation pour elles de sâinterfacer avec cette base de donnĂ©es des offres : exposer et vendre les hĂ©bergements, renseigner les disponibilitĂ©s comme elles le font avec les GDS. Ces interactions pourraient ĂȘtre automatisĂ©es via des APIs (interfaces de programmation applicatives).
La diffĂ©rence avec les systĂšmes actuels tiendrait dans la possibilitĂ© pour les pouvoirs publics de rĂ©guler a priori la disponibilitĂ© de ces offres, en fonction de critĂšres de remplissage de la station ou dâun groupe de stations par exemple. Une fois ce taux atteint, lâinternaute se verrait proposer des offres similaires dans des secteurs moins frĂ©quentĂ©s, optimisant ainsi la capacitĂ© de la montagne dans son ensemble. Comme sur Parcoursup, Parcourcimes vous proposerait de sĂ©lectionner des destinations et gĂ©rerait une file dâattente selon vos choix et les disponibilitĂ©s. Pas de bulletin scolaire ni de lettre de motivation pour Parcourcimes mais, pourquoi pas, un historique de votre âusageâ de la montagne qui vous donnerait ou non prioritĂ© pour certaines destinations ou certaines pĂ©riodes. AprĂšs tout, on parle bien de quotas de dĂ©placements en avion, alors pourquoi pas une rĂ©gulation de lâoffre de vacances ? LâidĂ©e est que dans tous les cas une solution dâhĂ©bergement soit proposĂ©e, la plus proche possible des critĂšres demandĂ©s. Ajoutez une pincĂ©e de recommandation selon vos prĂ©fĂ©rences et un soupçon dâIA pour Ă©largir le champ des possibles. La formulation de vos critĂšres serait accompagnĂ©e comme dans Parcoursup par une information riche et pertinente sur les offres. Par exemple des stations comparables mais moins frĂ©quentĂ©es, plus proches de chez vous ou plus accueillantes pour certains publics. Le nudges et autres techniques dâinfluence en ligne seraient proscrits.
Surtout, la modularitĂ© de Parcourcimes inciterait dâautres acteurs de lâĂ©cosystĂšme Ă proposer des offres en complĂ©ment des hĂ©bergements. Ă commencer par le transport, qui pourrait ĂȘtre proposĂ© en complĂ©ment immĂ©diat de lâoffre dâhĂ©bergement (je ne comprends pas que cela nâexiste pas encore dâailleurs). Sans oublier la restauration, les remontĂ©es, les services Ă la personne,âŠautant de ressources qui gagneraient Ă ĂȘtre mieux anticipĂ©es et planifiĂ©es pour Ă©viter les dĂ©rives. La maĂźtrise globale de ces offres permettrait une beaucoup plus grande souplesse. Arriver le dimanche dans les Alpes aprĂšs avoir passĂ© une nuit dans un refuge du Jura, ce serait bien non ?
Et pourquoi pas ?
Je vois dĂ©jĂ vos sourcils qui se soulĂšvent. Comment lutter contre des acteurs aussi puissants que les plateformes du web ? Quel serait le âcoĂ»t dâacquisitionâ de chaque utilisateur, cĂŽtĂ© loueur et cĂŽtĂ© locataire ? Je connais la rĂ©ticence historique des acteurs publics Ă crĂ©er des services numĂ©riques, laissant des boulevards aux gĂ©ants amĂ©ricains. LâexpĂ©rience dâOpen Food Facts montre cependant que dans un secteur aussi concurrentiel que lâalimentation, une base de donnĂ©es peut avoir un pouvoir sur le marchĂ©, en favorisant lâĂ©mergence dâacteurs et de comportements vertueux.
Ce projet ne se fera pas dâen haut et en un jour. La mĂ©thode recommandĂ©e est de tester ce dispositif sur un pĂ©rimĂštre limitĂ©, cohĂ©rent et âfacilitateurâ comme un vallĂ©e ou un groupe de stations cohĂ©rent, sur la base du volontariat. DiffĂ©rentes incitations pourraient ĂȘtre proposĂ©es, fiscales ou rĂ©glementaires par exemple (ex. : possibilitĂ© de dĂ©roger aux limites lĂ©gales de durĂ©e dâhĂ©bergement). Lâobjectif Ă©tant de tester la solution et la faire Ă©voluer avec les parties prenantes, comme nous le faisons dans les start-up dâĂtat. Ensuite et seulement ensuite cette solution une fois Ă©prouvĂ©e pourrait ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e, par lâincitation et au besoin par des obligations rĂ©glementaires.
La montagne est un bien trop prĂ©cieux pour ĂȘtre laissĂ©e Ă la seule loi du marchĂ©. Elle ferait par ailleurs un trĂšs bon âbac Ă sableâ (ou Ă neige) pour tester des solutions originales. Quâen pensez-vous ?
đ§ Et aussi
Des ressources utiles en lien avec le sujet traité cette semaine.
Vous skiiez, et bien dansez maintenant ! - Sur les pistes de ski, les boĂźtes de nuit Ă ciel ouvert poursuivent leur expansion - Le Monde
Comme dans beaucoup dâautres activitĂ©s, câest le transport qui cause lâessentiel des Ă©missions des sports dâhiver - Le ski est-il une horreur Ă©cologique ? Bon Pote
Metabief, la station en transition - MinistĂšre de la Transition Ăcologique
Je vous encourage vivement Ă lire Redirection Urbaine de Sylvain Grisot sur ces sujets
La vraie question étant : pourquoi continue-t-on à aller au ski avec les enfants ?(humour) - Philippine Delaire sur Instagram
đ€© On a aimĂ©
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Traduction : âbruit publicâ / âprogrĂšs technologiques, âtrop de blabla, pas assez de progrĂšsâ / âde vĂ©ritables progrĂšs, pas assez dâattention, âsurcĂŽtĂ©â / âĂ©quilibrĂ©â / âsous-cĂŽtĂ©â.
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Stéphane
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