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Avatar de Éric Menrath

Est-ce qu'il n'y a pas une différence de nature (dans le défi) entre le programme Apollo et la lutte contre le changement climatique ? La conquête spatiale était un objectif concret, perceptible et limité dans le temps, alors que la crise climatique est un problème plus abstrait, moins évident et à long terme ?

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Avatar de Vincent

Comme toujours réflexion remarquable ! Bravo !

A propos du modèle de storytelling, il ne faut pas oublier un ingrédient essentiel : l'ennemi !

C'est l'exhausteur de saveur du récit...

En pleine guerre froide, il était tout désigné. Et quand on aborde ce discours avec cette grille de lecture, on voit à quel point il devient la force mobilisatrice de toute une nation.

C'est certainement la difficulté pour les enjeux climatiques...

Vous posez la question "Pourquoi ne sommes-nous pas capable de formuler aussi clairement nos ambitions pour engager tout le monde dans la résolution d’un problème aussi vital que le dérèglement climatique ?"

Je vous invite à considérer ce point : qui est l'ennemi désigné des discours ?

La Chine ? Les dirigeants politiques ? les consommateurs, les boomers ? les entreprises du "fast" ? les multinationales de l'énergie ?

=> à mon avis c'est une erreur car avant d'être des ennemis, ils sont ceux qui doivent amener les ambitions sur la Lune. C'est plus des "co-opétiteurs" que des ennemis.

Le modèle économique ? Nos modes de vie ? Nos modèles de vie réussies ?

=> c'est plus conceptuel, c'est plus compliqué et cela va dans le registre ardu de "l'addiction à ..." On a beau savoir que c'est mauvais pour la planète, on n'arrive pas pour autant à s'en passer. Là, l'ennemi est intérieur, ce sont nos propres lâchetés ? Mieux, mais la culpabilité ne désigne pas vraiment un ennemi commun. Il amène vite à la translation, "moi j'veux bien m'améliorer, mais les autres ils font quoi ?" Et l'ennemi finit par s'auto-détruire...

Le CO2 ? la montée des eaux ? les canicules ? les sécheresses ?

=> c'est un mélange de cause et de conséquence. Mais pourquoi pas... Team for the Planet construit son récit, avec un certain succès, sur cet ennemi invisible à nos sens : le gaz à effet de serre. La difficulté rendre tangible ce qui ne le deviendra que par les problèmes qu'il engendre... C'est également sur un registre scientifique et donc aussi challengeant que de passionner les foules aux mathématiques.

Je n'ai pas la réponse, mais trouver le bon ennemi devrait être une quête dans les prises de paroles sur les enjeux climatiques.

Un ennemi mobilisateur... un ennemi conceptuel ?

Pour lancer le "remue-méninge" :

En ces temps d'omni-média et d'images (retouchées), le "laid" ne serait-il pas un bon ennemi ?

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