Personnalisée, patiente et impartiale. L'IA générative semble de prime abord bien adaptée à l'enseignement, soulevant des questions à la fois excitantes et inquiétantes. Décryptage #290
Merci pour cette newsletter passionnante, que j’ai trouvée suffisamment stimulante pour la transmettre à une amie enseignante d’histoire-géographie en collège situé en REP. Son retour m’a semblé intéressant à partager, car elle a été un peu déroutée par la manière dont l’école y est décrite.
Elle souligne que dire que l’école n’a pas changé depuis celle de nos parents est une affirmation inexacte : les pratiques pédagogiques ont beaucoup évolué, et l’intégration du numérique dans l’enseignement est bien réelle — au point que certains parents estiment même que son usage est parfois excessif. Les élèves créent aujourd’hui des podcasts, participent à des escape games pédagogiques, etc. De plus, il est important de noter qu'il faut arrêter de croire que les élèves surpassent tous leurs enseignants en matière de numérique. En effet, il y a de grandes disparités, et les enseignants sont souvent obligés, en plus de leur matière, de leur apprendre à utiliser les outils de base (pack office, mail...). Les outils d'IA sont donc des outils en plus dont ils ne savent pas tous se servir.
Les moyens disponibles varient bien sûr d’un établissement à l’autre (certains disposent, par exemple, de « valises de tablettes »), tout comme l’engagement individuel des enseignants. Mais il est certain que la grande majorité des élèves croisent, au cours de leur scolarité, plusieurs enseignants qui intègrent les outils numériques — et, de plus en plus, l’intelligence artificielle — dans leur pratique. D’ailleurs, les enseignants sont formés sur ces sujets, et il existe une volonté affirmée de la part du ministère de faire entrer ces outils dans le quotidien pédagogique.
En ce sens, il aurait peut-être été enrichissant d’inclure, dans la newsletter, des témoignages d’enseignants sur l’usage concret de l’IA à l’école : cela aurait permis de mieux comprendre ce qui se fait déjà, et de situer ce qui reste à construire, notamment au regard des comparaisons internationales. Il existe de nombreux blogs de professeurs ou sites académiques qui donnent un bon aperçu des initiatives en cours.
Merci encore pour cette newsletter, que je me permets ici simplement de commenter.
Merci Aurélie pour ce retour et ce témoignage. J'ai cédé à la facilité de prendre mon cas (et mon ressenti) personnel pour en faire une généralité : c'est une erreur que je tâcherais de ne pas refaire. J'espère avoir quand même la moyenne ;-)
Sur les méthodes d'enseignement, pour apprendre différemment, avec un enseignement personnalisé à chacun.
Et aussi un apprentissage du sens critique. L'information est partout aujourd'hui. Aussi bien la bonne que la mauvaise. On doit apprendre à avoir un regard critique face à tout ce que l'on lit ou l'on voit.
Vraiment impressionnant cette incursion de l’IA dans l’apprentissage humain avec ses risques et avantages. Merci. Sur le risque d’une submersion des approches et savoirs marqués par les US, à voir. Pour l’anecdote, je trouve en tant qu’usager régulier des apps d’IA que DeepSeek est plus efficace, plus détaillée que Bing, Gemini et ChatGpt sur les sujets qui m’intéressent.
sur ce sujet, difficile de savoir qui va gagner la bataille des modèles, ou même s'il y aura un gagnant car ces modèles peuvent devenir des commodités comme par exemple les solutions de vidéo-conférences dont on utilise plusieurs versions chaque jour.
Bonjour Stephane. Lettre passionnante comme toujours, mais qui m'inquiète, comme souvent ! En effet, je vois derrière l'enseignement par I.A. telle qu'elle est décrite un morcellement de plus en plus fin de la connaissance. Qui va recoller les morceaux ? Comment ? Comment seront fait les tests de compréhension car sans compréhension il n'y a pas d'apprentissage. La capacité de raisonnement de l'I.A. le permet-elle ? Aujourd'hui, j'en doute. Bien à toi. Yves.
cela pose beaucoup de questions. Pour se rassurer : 1/ le changement dans l'enseignement met généralement beaucoup plus longtemps à se dérouler qu'ailleurs : il n'y aura pas de Grand Soir mais sans doute une hybridation progressive via le "shadow IA" pour les élèves et leurs profs 2/ l'utilisation des "world models" comme ChatGPT donnera des résultats beaucoup trop "généraux tendance US" pour correspondre aux attentes des programmes français 3/ en revanche pour la formation continue tout au long de la vie, le sujet est plus ouvert amha
Bonjour Stéphane,
Merci pour cette newsletter passionnante, que j’ai trouvée suffisamment stimulante pour la transmettre à une amie enseignante d’histoire-géographie en collège situé en REP. Son retour m’a semblé intéressant à partager, car elle a été un peu déroutée par la manière dont l’école y est décrite.
Elle souligne que dire que l’école n’a pas changé depuis celle de nos parents est une affirmation inexacte : les pratiques pédagogiques ont beaucoup évolué, et l’intégration du numérique dans l’enseignement est bien réelle — au point que certains parents estiment même que son usage est parfois excessif. Les élèves créent aujourd’hui des podcasts, participent à des escape games pédagogiques, etc. De plus, il est important de noter qu'il faut arrêter de croire que les élèves surpassent tous leurs enseignants en matière de numérique. En effet, il y a de grandes disparités, et les enseignants sont souvent obligés, en plus de leur matière, de leur apprendre à utiliser les outils de base (pack office, mail...). Les outils d'IA sont donc des outils en plus dont ils ne savent pas tous se servir.
Les moyens disponibles varient bien sûr d’un établissement à l’autre (certains disposent, par exemple, de « valises de tablettes »), tout comme l’engagement individuel des enseignants. Mais il est certain que la grande majorité des élèves croisent, au cours de leur scolarité, plusieurs enseignants qui intègrent les outils numériques — et, de plus en plus, l’intelligence artificielle — dans leur pratique. D’ailleurs, les enseignants sont formés sur ces sujets, et il existe une volonté affirmée de la part du ministère de faire entrer ces outils dans le quotidien pédagogique.
En ce sens, il aurait peut-être été enrichissant d’inclure, dans la newsletter, des témoignages d’enseignants sur l’usage concret de l’IA à l’école : cela aurait permis de mieux comprendre ce qui se fait déjà, et de situer ce qui reste à construire, notamment au regard des comparaisons internationales. Il existe de nombreux blogs de professeurs ou sites académiques qui donnent un bon aperçu des initiatives en cours.
Merci encore pour cette newsletter, que je me permets ici simplement de commenter.
Bonne journée !
Merci Aurélie pour ce retour et ce témoignage. J'ai cédé à la facilité de prendre mon cas (et mon ressenti) personnel pour en faire une généralité : c'est une erreur que je tâcherais de ne pas refaire. J'espère avoir quand même la moyenne ;-)
Sur le sujet de "comment enseigner avec l'IA", la conférence d'Andrew Karpathy (à partir de 25') https://youtu.be/LCEmiRjPEtQ?feature=shared&t=1500
C'est tout l'enseignement qui est à revoir pour s'adapter à l'IA, à son usage, et aussi aux nouveaux métiers que cela va générer.
Il va rapidement y avoir une large différence entre ceux qui savent mettre l'IA à profit et ceux qui ne savent pas l'utiliser.
comment voyez-vous cette adaptation ?
Sur les méthodes d'enseignement, pour apprendre différemment, avec un enseignement personnalisé à chacun.
Et aussi un apprentissage du sens critique. L'information est partout aujourd'hui. Aussi bien la bonne que la mauvaise. On doit apprendre à avoir un regard critique face à tout ce que l'on lit ou l'on voit.
Vraiment impressionnant cette incursion de l’IA dans l’apprentissage humain avec ses risques et avantages. Merci. Sur le risque d’une submersion des approches et savoirs marqués par les US, à voir. Pour l’anecdote, je trouve en tant qu’usager régulier des apps d’IA que DeepSeek est plus efficace, plus détaillée que Bing, Gemini et ChatGpt sur les sujets qui m’intéressent.
sur ce sujet, difficile de savoir qui va gagner la bataille des modèles, ou même s'il y aura un gagnant car ces modèles peuvent devenir des commodités comme par exemple les solutions de vidéo-conférences dont on utilise plusieurs versions chaque jour.
Bonjour Stephane. Lettre passionnante comme toujours, mais qui m'inquiète, comme souvent ! En effet, je vois derrière l'enseignement par I.A. telle qu'elle est décrite un morcellement de plus en plus fin de la connaissance. Qui va recoller les morceaux ? Comment ? Comment seront fait les tests de compréhension car sans compréhension il n'y a pas d'apprentissage. La capacité de raisonnement de l'I.A. le permet-elle ? Aujourd'hui, j'en doute. Bien à toi. Yves.
cela pose beaucoup de questions. Pour se rassurer : 1/ le changement dans l'enseignement met généralement beaucoup plus longtemps à se dérouler qu'ailleurs : il n'y aura pas de Grand Soir mais sans doute une hybridation progressive via le "shadow IA" pour les élèves et leurs profs 2/ l'utilisation des "world models" comme ChatGPT donnera des résultats beaucoup trop "généraux tendance US" pour correspondre aux attentes des programmes français 3/ en revanche pour la formation continue tout au long de la vie, le sujet est plus ouvert amha